Lagopèdes automnals
Une randonnée familiale à la rencontre des lagopèdes alpins. Un couloir de neige dure a rendu l'ascension délicate, faute d'avoir prévu les crampons ! Mais heureusement, les lagopèdes sont bien présents. Le blanc domine largement sur leur plumage, certains ont déjà totalement adopté leur couleur neige, d'autres sont encore plus ou moins mouchetés.
A noter que contrairement à ce que l'on peut lire parfois, le déclenchement de la mue ne dépend pas que de la variation de la durée du jour. J'ai remarqué que dans les secteurs les plus froids, où le manteau neigeux s'installe le plus tôt en saison, les lagopèdes ont leur mue hivernale bien plus avancée que ceux qui vivent sur des secteurs encore dénués de neige.
Un crop de l'oiseau.
De l'ombre à la lumière...
Pour moi, un portrait de lagopède réussi doit montrer les pattes de l'oiseau. De formidables raquettes à neige dotées de bonnes pointes pour accrocher sur neige dure. Une caractéristique essentielle de cet oiseau du froid !
Le lorum (ligne noire reliant l'oeil au bec) n'est présent que chez les mâles, permettant de distinguer les coqs des poules. J'ai souvent noté un ratio disproportionné dans les rassemblements d'automne entre le nombre de coqs et poules. Il y a souvent bien plus de coqs ! J'en avais discuté avec Jean-François Desmet, qui est l'un des spécialistes français de l'espèce : en réalité, à l'automne, il est difficile de déterminer le sexe de l'oiseau visuellement, lorum ou pas ! D'où la présence d'un plus grand nombre de "coqs".
Rêveur devant son vaste domaine...
Nous avons pu compter avec certitude 14 lagopèdes. Toutefois, il est souvent difficile de pouvoir tous les voir en même temps. Il est possible, et même probable qu'il y ai un ou quelques individus de plus, bien cachés.
Lou s'essaye au téléobjectif, bien calé sur trépied.
Un crop sur la tête d'un lagopède dont juste la tête sortait derrière un rocher. Lorsque le caroncule rouge au dessus de l'oiseau est développé, c'est un signe d'inquiétude de l'oiseau (ou d'exitation pendant les parades nuptiales).
Cela permet de repérer sur les photos les lagopèdes qui ont été poursuivis par un photographe ! Et l'on peut alors se poser légitimement la question du dérangement, bien qu'il soit très tolérant vis à vis de l'homme.
Ici le caroncule est tout juste visible, le lagopède, observateur, se sent en sécurité, en homochromie avec son environnement. Si l'animal avait été totalement confiant, le caroncule n'aurait pas été du tout visible.
Lors de l'approche, je venais a peine de dire qu'il y a avait probablement un blanchon dans les environs qu'un magnifique lièvre variable détale devant nous...Nous étions si concentrés sur les lagopèdes que nous ne l'avions pas vu ! Il devait portant nous garder à l'oeil depuis un petit moment...Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive ; un été, un lièvre variable et une poule lagopède se tenaient au repos à un mètre l'un de l'autre.